23/03/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 27)
DANN
Que faire d'un après-midi pluvieux provincial ? Pour mon goût c'est re-feuilleter de vieilles BD, souvent celles de mon enfance populaire montluçonnaise.
Le jeudi, les copains du quartier envoyaient leur ballon contre la porte de la maison, rien que pour m'obliger à mettre le nez à la fenêtre. « Allez, on y va, viens ! On va au Champ de courses jouer au foot ! ».
Le « Champ de courses » c'était l'ancien hippodrome disparu, ayant laissé son espace à l'aérodrome d'à présent. C'était, c'est encore Villars pour moi. Sur ce sujet, mon grand père racontait ce qu'il avait retenu de ses parents : autrefois, au temps de Napoléon III, il y avait un étang. Je n'en doutais pas : à certains endroits, en contre bas de la voie ferrée en direction de la ville, la terre envahie d'herbes sauvages, demeurait assez molle sous nos sandales. On pouvait même encore y arracher des touffes de jonc.
Aller jouer au foot ? Je refusais de temps en temps, inventant quelque mensonge. Par exemple : que ma mère allait m'emmener chez le médecin.
-
T'es malade ?
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Non. Mais tous les trimestres elle m'y emmène une fois.
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Alors ça fait deux fois déjà ce mois qu'elle t'y emmène, eh !
Moi, le foot, je n'appréciais pas des masses. Je préférais le judo. Je fréquentais « La Montluçonnaise », Quai Louis Blanc, et sans m'être du tout inscrit aux entraînements.
Cette semaine, j'ai retrouvé dans un gros carton débordant de feuilles illustrées un titre de BD édité tout au début des années 50 de 1900. Un titre commercialisé par CHOTT. C'est un spécial Jacques Tonnerre américanisé en THUNDER JACK pour épater les gamins d'une France d'après guerre. Une France rendue convalescente par le dollar, oui camarade Thorez.
THUNDER JACK, 64 pages de BD et 4 pages de couverture dont une seule peinte de jaunes et de rouges, signée personnellement CHOTT.
Entre deux aventures, l'une du cavalier canadien de la police montée, et l'autre de l'impétueux BIG BILL LE CASSEUR, j'ai relu l'épisode sans lendemain d'un tarzanide bien discret : DANN.
Quand l'historiette débute, DANN est enfant. A la fin il est homme. Tout ça en sept pages, pas une de plus. DANN se déplace à dos d'éléphant et tue les lions. Il ne porte qu'un petit pagne pour cacher son zizi. C'est donc bien un tarzanide culotté par la civilisation, laquelle construit des villes pour ensuite les détruire.
DANN sauve une jeune fille brune qui, à son tour le sauve du poignard d'un sorcier vindicatif nommé YOGOYA. Ne cherchez pas plus loin : c'est terminé. Bien sûr vous pouvez imaginer un mariage prochain à l'eau de rose, mais... mais apprenez que DANN et Laure sont en réalité frère et sœur ! D'où pas question d'une étreinte sexuelle réglementaire, c'est à dire autorisée par le maire et le curé (en attendant l'approbation musulmane). L'inceste demeure tabou, c'est pourquoi des gens d'apparence vertueuse le pratiquent en cachette.
Le spécialiste Gérard Thomassian dans le tome III de son encyclopédie BD des petits formats, indique que le tarzanide DANN fut dessiné par André Rey.
André Rey s'abritait sous le pseudonyme de Carland. Il participa à trois des derniers numéros consacrés à un autre tarzanide, fameux celui-ci : TARGA.
Bien des images dans DANN sont produites à partir d'extraits de films américains ayant Johnny Weissmuller pour vedette dans le rôle de TARZAN.
Sur la photo ci-dessus, déplacez mentalement vers la gauche la jeune femme, et remplacez le rhino-féroce par un lion bondissant, vous obtenez le modèle du dessin d'André Rey.
Docteur Jivaro
18:20 Publié dans Arts, BD, Cinéma, Film, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bd anciennes, tarzan, tarzanides, choot, andré rey, gérard thomassian, thunder jack, johnny weissmuller, bd de collection, illustrés pour enfants
29/12/2011
Cheetah vient de mourir
Cheetah,
seule véritable compagne de
Tarzan
Cheetah
C'est elle qui amusait le public dans nombre de films consacrés à Tarzan et quelques-uns d'entre eux demeureraient soporifiques sans la présence de cette guenon aussi talentueuse que farceuse.
Dans Tarzan à New York, par exemple, que j'ai récemment revu « à la télé » le réalisateur Richard Thorpe s'est servi de l'animal pour tourner en dérision l'affecté vestimentaire et l'abus de maquillage chez la femme yankee des années 40.
Mais, soit dit en passant, ce qui m'a toujours choqué dans ce film c'est d'y voir Tarzan prêter serment sur la Bible ! Ce geste judéo-chrétien est tellement contraire à l'esprit païen gréco-romain avec lequel fut imaginé le fils adoptif des orangs, que je n'en digère pas la trahison.
Francis Lacasssin, dès 1963 et dans la revue trimestrielle Bizarre, n° 29 et 30 avait justement dénoncé une « inquisition contre Tarzan ».
Quant à Cheetah, elle changea fréquemment de nom malgré elle, en particulier dans la BD américaine francisée. D'abord orthographiée Sheeta elle fut ensuite appelée tantôt Manu, tantôt Riki (!) après s'être retrouvée Nikima pendant que le léopard devenait à son tour Scheeta.
Ce qui avait tout de même le mérite de nous rapprocher des romans écrits par E.R. Burroughs, lequel nomma N'Kima le singe favori de l'homme singe.
Bar-Zing
17:34 Publié dans Actualité, Arts, BD, Cinéma, Dessin humoristique, Film, Journaux, Littérature, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cheetah, tarzan, johnny weissmuller, edgar rice burroughs, roman, cinéma, bd, littérature